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18 mars 2007

Un monde pour deux

   coverfeves

Il existait un monde merveilleux

Où tout allait par deux

Que de jumeaux, de paires à l’horizon

On ne se posait aucune question

Rien ne dérangeait tant que c’était respecté

Il ne fallait que de son double, personne ne soit séparé.

Mais un jour lointain

Vint à changer le destin,

Dans ce royaume aux cent mystères

Les créatures chantaient un drôle d’air

Tout semblait pourtant normal

Toute la nature, de l’homme à l’animal :

Ces deux rochers allaient de paire

Ces jumeaux étaient bien frères

Ils partaient même en quête d’amour

A ces jumelles, ils firent la cour

Deux beaux chevreaux s’amusèrent

Quand deux semblables loups les observèrent

Le palais symétriquement construit donnait une belle image

Celle d’un château double, un vrai mirage.

Deux rois régnaient du haut de leurs deux tours

Ils présentaient leurs lois à leurs deux Coures

Tandis que nos deux belles reines

Se maquillaient et discutaient sans gêne

Deux paysans, deux bouffons, deux princes et princesses

Deux forêts, deux objets, deux palais, couples de maladresse

Car l’un se trompait ou trébuchait

L’autre suivait et puis tombait

Ainsi était régie la vie

Au palais rongé par la monotonie.

Mais ce jour vint sur son cheval

Une Belle au teint pâle

Des longs cheveux noirs tombaient le long de son corps

Elle portait une robe aux couleurs de l’or

Sans être suivie par une moitié

Qui d’ordinaire, aurait dû l’accompagner

Elle était seule, parmi les paires

Et très mal vue par les vieux Pères.

Une seule jeune fille, un unique cheval

Pour le Palais, tout cela était bien mal

«    -    N’est-elle même pas honteuse ?

-         Qu’elle petite malheureuse !

-         Est-elle née ainsi ?

-         Quelle drôle de vie ! »

Et toutes les Grandes dames parlaient sur son sort

Elles se moquaient, et riaient bien fort

Mais sur cela une des deux Reines eut bien peur

Que son secret soit découvert dans l’heure

Car la pauvre amie qui ne parlait plus beaucoup

Avait subit un terrible coût !

Fort longtemps avant son règne, des années bien plus tôt

La demoiselle n’avait point mis au monde des jumeaux

Mais un seul fils dans une chaumière

Seul, sans aucun frère.

La honte l’aurait accablée

Mais par miracle apparut une petite fée

Elle lui promit alors, qu’il ne resterait pas seul, qu’il trouverait sa moitié

Qu’il deviendrait quelqu’un de grand, dans plusieurs années

Mais pour cela elle devait le laisser là

L’abandonner, le confier ici bas

Loin du Royaume où il aurait été châtié

Loin de ce monde qui n’aurait su l’accueillir ou l’aimer.

A contre cœur la pauvre mère partit

Et sans jamais l’oublier vécu sa vie

Ainsi était-elle la seule du palais

A rencontrer la Belle en paix.

Elle n’avait point d’arrières pensées

Elle voulait, de tous ces gens la protéger.

Ainsi retournait-elle quelques années en arrière

Elle aurait tant voulu être cette mère.

Voulant un peu racheter son crime

Elle consola la sublime.

Personne de la Cour ne comprenait

Les agissements de leur deuxième Reine, ses actes de paix.

Elle commençait à être mal vue

Tout comme la Belle qui s’en voulut

«    -     De part ma faute, ma Reine, tu t’attires des ennuis

-         Non, ma fille, j’aurais déjà dû assumer tout cela au début de ma vie.

-         Je ne comprends pas, mais par pitié ma chère,

Retrouver votre royaume, ne vous occuper point de mes affaires !

-         Je veux juste me faire pardonner

D’un passé, malgré moi oublié. »

Et la fée sur ces mots apparut

Quand la Reine n’y croyait plus.

La Belle, fort surprise, s’éloigna de quelques pas

La Reine une dernière fois la réconforta

Puis devant ses yeux émerveillés

La fée, d’un coût de baguette fit apparaître le fils tant aimé.

Il avait grandit, il était fort et beau

La reine pouvait retourner au château.

Un mois s’estompa,

Et personne jusque là

Ne sût dire ce qui c’était produit

Car la Reine, pas un mot ne dit.

Mais un jour tout à fait ordinaire

Vint bouleversé le monde des paires.

Se tenant tous deux la main

Arrivèrent la Belle et le Prince sur le chemin

Tous deux se présentèrent à la Cour

Devant le roi comme ils l’avaient prévu l’avant-jour

Et tous deux parlèrent ensemble, à l’unisson

Et déballèrent un discours bien long.

Il fallait vivre à deux dans ce cruel monde

Alors devant les divines ondes

Ils racontèrent leurs aventures :

Nés ainsi et rejetés de l’autre bord de ces murs

Ils grandirent seuls chacun de leur côté

Toujours aidée par ces bonnes fées

Mais comme en avait été prévenue la Reine

Son fils aîné, trouverait sa moitié sans peine

En effet, ensemble, ils vinrent se présenter

Comme un couple, car ils s’étaient enfin trouvés.

Tout le monde écoutait attentivement

On admirait ces jeunes enfants.

Il fallait avoir beaucoup de courage

Pour donner une telle image,

Mais la Reine était si fière

Qu’elle reconnut là, la plus belle des paires.

Le fils avait enfin levé sa malédiction

Et remercia la fée de ce merveilleux don :

Il épousa la Belle, un jour où le vent caressait les âmes

Elle fut, elle, la plus heureuse des femmes.

Ainsi pour la centaine d’années à venir

Ils vécurent heureux et se donnèrent un bel avenir

Ils devinrent à leur tour Roi et Reine

Et bannir, hontes, préjugés et cette grande haine

Qui parcouraient autrefois tout le Palais

Laissant place à une gentille et douce paix.

La morale nous dira encore une fois

Qu’il faut tolérer les autres, quelqu’ils soient

Qu’il ne faut pas juger ainsi autrui

Car dans la vie, tout peut arriver à n’importe qui

Il faut être vigilant, et surtout bon et complaisant

Il ne faut pas châtier le plus faible, le paysan, le différent.

Elle nous apprendra qu’également

Chacun peut trouver son autre dans le temps

Que le mythe d’Aristophane est peut-être fondé

Et que chacun finit toujours par trouver – quelqu’elle soit – sa moitié.

Manon

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